Le Frisson de la Pierre est un poème vivant. Une performance qui s’infiltre dans les fissures du réel. Une alchimie fragile et précieuse entre les éléments du paysage et l’émotion humaine. C’est une exploration sonore et littéraire où tout commence par un souffle.
Sur scène, Didier Métrailler dresse une architecture sonore à partir d’éléments naturels : eau, bois, roche. Il en orchestre la polyrythmie, les transforme en temps réel, les étire, les plie, les déploie. Des sons primitifs naît une musique contemporaine, électro-acoustique, tissée de mélancolie et de tension.
Le Frisson de la Pierre est une ode à la lenteur. Une résistance poétique à l’accélération du monde. Un hommage à la mémoire des pierres, aux paysages intérieurs, aux histoires enfouies. C’est une tentative d’écoute, une attention portée à l’infime. Le spectacle propose de se reconnecter à ce qui palpite en profondeur, loin de l’immédiat, loin du bruit. Il invite à l’expérience, à la perception, à la contemplation.
Le tout est rehaussé de voix, de nappes synthétiques, de fréquences cachées, de sons tirés d’instruments rares : cymbale frottée à l’archet, lithophone, mélodica. Une transe douce, à l’écoute de la matière.
Les mots, c’est Roland Vouilloz qui les incarne. Sa voix habite les textes de Léonard Valette, Alexandre Loye, Roberto Juarroz, Olivier Vonlanthen, Alberto Nessi. Des mots choisis pour leur densité, leur beauté à fleur de roche. Il ne raconte pas, il invoque. Il convoque des images, des mondes, des états de présence.
Et puis il y a le silence.
Et la lenteur.
Et ce moment où l’on oublie où l’on est.
Une expérience d’écoute rare, profonde, partagée grâce aux casques audio remis aux spectateurs, pour une immersion totale.
Pensé pour être itinérant, Le Frisson de la Pierre se mue selon les lieux : il s’adapte à la topographie d’une forêt, à l’acoustique d’une chapelle, à la mémoire d’une ruine, à la sobriété d’une salle noire. Il s’accorde à ce qui l’accueille. Ce projet est un trait d’union entre le visible et l’invisible, entre le tangible et le rêve. Entre la musique des choses.
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